Pierre-Louis Rœderer est l’un des principaux acteurs du dernier été de la monarchie qu’il dépeint ici avec une objectivité et une précision rares. Sa chronique court de la première invasion des Tuileries, le 20 juin 1792, à la journée du 10 août suivant, celle de l’assaut au Palais-Royal, du massacre des Suisses et de la suspension du roi bientôt enfermé au Temple.
Ce jour-là, Rœderer est aux premières loges, aux côtés de la famille royale, et c’est lui qui la conduit à l’Assemblée pour, croit-il, la sauver et sauver la Constitution. Or, le piège se referme sur le monarque à la fois faible et dépassé par les événements. La Révolution change de cours et bascule dans la Terreur.
Proche de La Fayette et des Girondins, Rœderer nous raconte ces cinquante jours qui voient la montée des extrêmes, la manipulation des sans-culottes, la passivité des modérés trop divisés pour agir efficacement, la politique du pire menée par la Cour et, pour finir, le saut dans l’inconnu de toute une société.
Un été qui commence dans l’espoir et s’achève dans le sang. Un témoignage historique d’envergure qui est aussi une leçon à méditer.
« Mon livre n’apprendra rien aux brouillons, heureusement peu nombreux, qui semblent désirer le renversement de nos institutions ; mais il fera connaître leurs manœuvres aux bons citoyens qui les ignorent, et toutes les conséquences qu’elles entraînent à ceux qui n’en sentent pas la portée. » Rœderer